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"Par principe, donner des fonds aux entrepreneurs pour relancer l'economie, c'est un peu une bonne idee"
Ca reste à prouver. Quels fonds pour quels entrepreneurs ? Dans les faits, quand les politiciens parlent de "donner des fonds aux entrepreneurs pour relancer l'économie", ça veut dire : nationaliser les pertes, privatiser les profits. Ex : Arcelor-Mittal.
Ce sont des grosses boites qui profitent le mieux des ristournes fiscales ; or, elles ne lésinent pas sur les "plans sociaux" (mmmh la bonne novlangue !), dont les effets sont désastreux pour l'économie française (chômage -> baisse du pouvoir d'achat -> baisse de la croissance) mais très très juteux pour les actionnaires. Ex : l'affaire EADS (cf l'excellent article de François Ruffin : http://www.monde-diplomatique.fr/2007/05/RUFFIN/14684).
Le problème, c'est que ces histoires de nationalisation-privatisation sont un peu compliquées à comprendre (à chaque fois il y a changement de sigles, de PDGs (copains entre eux), de gouvernements...). Je pense qu'il ne faut plus se faire d'illusions : la corruption progresse effroyablement en France. On le voit avec des affaires beaucoup plus simples : les valises de l'UIMM (Mme Parisot n'est pas en prison, alors qu'elle connaissait parfaitement les comptes de cette "filiale" ; elle jouit d'une véritable impunité). Autre exemple très très simple et très très flagrant de copinage (amorti avec les sous des impôts) : les locaux de l'imprimerie nationale cédés en 2003 au groupe Carlyle pour 85 Millions d'euros et rachetés en 2007 pour 325 millions (il y a eu 120 millions de travaux, donc : profit net de 140 millions). L'inflation immobilière ne justifie pas une telle flambée des prix ; en revanche, quand on voit qu'une bonne partie des membres actifs du groupe sont ministres ou présidents (http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Carlyle), on ne peut s'empêcher de penser au renvoi d'ascenseur (oh, miracle, nous venons d'apprendre que le demi-frère de notre président vient d'entrer à la direction de ce groupe : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=37002).
"Mais bon, je suppose qu'il y a eu du favoritisme et que seuls les profiteurs (ie: pas les vrai entrepreneurs) ont touche."
Ben, le problème des multinationales qui se gavent ce n'est pas qu'elles cachent de "faux entrepreneurs" (elles créent effectivement plein de produits, plus ou moins utiles) ; c'est qu'elles utilisent les employés comme des kleenex et que les salaires mirobolants de leurs dirigeants ne se justifient aucunement, si ce n'est par leurs réseaux de relations. L'article de Ruffin sur EADS en donne un transparent exemple avec Arnaud "J’ai le choix de passer pour quelqu’un de malhonnête ou d’incompétent qui ne sait pas ce qui se passe dans ses usines [les deux répones sont bonnes]" Lagardère).
"Ce qui est marrant, c'est que tout le monde semble s'accorder a dire qu'il faut des reformes, car le systeme actuel ne fonctionne pas, mais que celui qui les fera va etre bien mal aime..."
Heu... Détruire la sécurité sociale en "responsabilisant les malades" (c'est sûr que si t'es diabétique c'est vachement de ta faute quand même), il y en a qui appelent ça "faire des réformes". Il y en a qui gobent ce genre de novlangue. Je n'en fais pas partie. Le programme du gouvernement, c'est de "défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance" issu du compromis entre communistes et gaullistes résistants, comme l'a claironné Denis Kessler. Ce genre de "réformes", c'est tout le contraire d'une "politique de civilisation" (encore la novlangue sarkozienne). Les réformes à faire, ce serait plutôt de créer un paysage professionnel et économique plus équilibré. Là , il y a de quoi discuter.
"enfin de mon point de vue venir en France sera une amelioration, alors..."
Mouais, mais ça se dégrade. Et quand je vois les ados d'aujourd'hui complètement lobotomisés par la starac, je me dis qu'il sera bientôt trop tard si les Français n'ouvrent pas les yeux très vite.
ETN |