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Il y a 4 mois on se demandait dans combien de temps le Moyen-Orient allait exploser.
La situation s'est marginalement amélioré, mais l'important c'est que plus personne ne semble parier sur un effondrement des livraisons à court terme.
En face, l'effondrement financier est en train de plonger le monde en récession.
Ça veut dire une baisse de la consommation et aussi surement une baisse du pouvoir d'achat qui aurait amplifié le problème du pétrole cher, donc une deuxième baisse de la consommation.
Coté Russie, le bras de fer avec la Géorgie a beau tourné comme d'habitude autour de problèmes énergétiques, cette année, il n'y a pas eu de bravado comme la coupure de gaz.
C'est énergétiquement parlant, plutôt bon signe.
Bref dans l'ensemble, la situation coté producteur évolue mieux qu'anticipé et la consommation est appelée à baisser.
Sachant que l'évolution cours/offre/demande n'est pas linéaire (20% de pétrole en plus ne signifie pas une baisse de 20%. C'est un produit de première nécessité pour nos économies, donc la variation du prix n'a eu à court terme que peu d'impact sur la consommation. On ne peut pas fonctionner sans pétrole, ce qui empêche un équilibrage rapide par le prix, ce qui donnait cette impression que les prix n'arrêteraient jamais de monter.
C'est un peu comme une enchère, tout le monde en veut, il y a un stock limité alors on enchérit, enchérit, enchérit ...
Dès que la situation s'inverse, la hausse dramatique de ces derniers mois disparait et on revient vers un prix d'équilibre nettement plus bas.
Ensuite d'autres facteurs :
- il y a eu beaucoup de réaction au pétrole cher : relance du nucléaire, énergies alternatives, efficacité énergétique ... qui indiquent une baisse de la consommation en EU et US à long terme. Si l'augmentation de la consommation dans le reste du monde était déjà dans les cours, cette diminution pas forcément.
- la hausse du dollar, qui renchérit le pétrole pour l'europe et les pays en voix de développement ....
- la relance massive de la recherche depuis un an. On attaque des gisements auparavant considéré non rentable, des zones interdites à la prospection s'ouvrent. Ça ne change rien à court terme, mais devrait à long terme assurer une hausse de la production.
- paradoxalement on arrive en période de chauffe, ce qui devrait faire monter les cours (la consommation plafonne en hiver).
En résumé je dirais que la hausse énorme de ces derniers mois était basée sur un différentiel limité entre offre et demande anticipé, mais que l'extrême dépendance au pétrole a rendu l'ajustement tarifaire énorme.
Dès que la tendance s'est inversé avec de bonnes nouvelles coté production et de mauvaise coté consommation, on est sorti de la 4ème dimension et on a retrouvé un équilibrage par les prix similaire à d'autres matières premières. |