Message:
KLF, vous vous souvenez? Le Kallisti Liberation Front, aussi connu sous le nom des Justified Ancients of Mu-mu, ou JAM, était un... truc, on va dire un mouvment qui, entre fin 1980 et début 1990 ont un peu inventé la House music anglaise et pondu des clips assez partis de la tête. Vous vous souvenez certainement de ceci.
Mais pas que. Très inspirés par Robert "Raw" Anton Wilson, ils ont colporté un message anticonformiste, tordu et psychédélico-foutraque à travers des textes et des films diffusés n'importe comment.
En 1994, las de leur succès, ils décidèrent de retirer de la vente leur collection complète, de réunir un million de livres sterling en petites coupures, et de brûler la somme sur une île perdue au large de l'Ecosse. L'event, je dirais même le happening, est toujours mis en doute, mais certains VIP ont assisté à la chose et il existe un film, appelé très justement The K Foundation Burn a Million Quid qui m'a appris, entre autres, que "Foundation", en anglais, est un collectif qui demande le pluriel du verbe conjugé. Ou alors, KLF ne sais pas écrire.
La suite du message après cet intermède photographique.
Pourquoi est-ce que je vous parle de ça? Parce que j'ai appris l'annecdote à notre Emlyn qui m'a demandé quelles avaient été les répercussions légales. Après recherches, la KLF s'en est sorti grâce à un triple argument: même s'ils l'admettent, aucun témoin n'a témoigné, justement, aux autorités; il s'agit d'un happening artistique, donc excuse; et, surtout, s'il est interdit en Grande Bretagne de "défigurer" un billet (noircir, déchirer, trouer...), il n'est pas interdit de le détruire.
Alors, quelle justification pour cet acte? Lors d'une interview télévisée, on a reproché aux KLF d'avoir gâché de l'argent qui aurait pu faire construire des abris de jour, payé de la nourriture au tiers-monde ou guéri une maladie mortelle. Leur réponse: ce n'est que du papier. Il n'y a pas moins de nourriture, de maisons vides ou de médicaments parce qu'ils ont brûlé un million de livres. Cette nourriture, ces toits, ces médicaments peuvent servir quand même à leur but. Brûler ces livres sterlings, c'était un moyen de montrer que, justement, on vit dans un monde ou certaines nations détruisent leurs surplus alimentaires, refusent de loger leurs sans-abris et bloquent l'accès à des médicaments qui pourraient sauver des vies à cause de simples bouts de papier dont la valeur est juste symbolique.
Ca a été assez mal pris, néanmoins, et le débat tourne vite en rond.
Voilà voilà . Perso, je suis assez ambivalent sur le principe du truc. D'un côté, ouais, j'aurais préféré aussi qu'on se serve du fric pour nourrir des gens, mais l'auraient-ils fait, on l'aurait déjà oublié et des gens continueraient à crever de faim. D'un autre côté, des gens crèvent quand même de faim aujroud'hui.
+++ FIN DE TRANSMISSION / MERCI DE REVENIR A VOS ACTIVITES HABITUELLES +++ |