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Mais parfois, il faut un mal pour un bien. Et cette réaction d'égoisme, comme
tu la définis, peut bel et bien déboucher sur un système plus juste.
Maintenant, pour tes divers points :
- L'option 2 socialement intenable ? Et pourtant, je suis persuadé que ça fait
belle lurette qu'elle est utilisée, l'option 2. Aujourd'hui, en France, être
à la retraite, c'est être précaire. D'autant que bon nombre de retraités sont
en fait des retraitéEs, venant d'une génération où il y avait une proportion
non négligeable de femmes au foyer ou sans revenu. Parce que la mortalité
masculine est supérieure à la mortalité féminine, on a un certain nombre de
veuves, qui ne touchent qu'une fraction de la retraite théorique de leur mari.
C'est un exemple sans valeur statistique, mais autour de ma mère, il y a sept
veuves pour une femme qui a encore son mari. Personnellement, j'aimerais avoir
les vraies statistiques, claires et en toute transparence, du montant exact
des retraites qui sont versées actuellement par rapport au montant théorique
utilisé par les énarques de ce pays pour déterminer les nouvelles lois.
- Sur l'option 3, je suis d'accord avec ton gros lièvre, et, de ma perception
des choses, ça a été l'argumentation principale des opposants au projet.
Argumentation que je trouve sensée et sensible.
- Concernant l'option 4 "Malheureusement les riches on n'en pas pas tant que
ça et le budget de l'Etat est déjà largement déficitaire."
Visiblement, vu les dernières stats, on en a deux millions, au moins (et plus,
vu que je considère que tu es riche bien avant le million de dollars en biens)
Ce qui place la France au deuxième rang mondial en densité de millionnaire, si
on excepte les paradis fiscaux (paradis fiscaux qui, à mon avis, devraient être
mis sous blocus ou sujets d'invasions pures et simples, note en passant)
Cet argument du "en France, on n'est pas riche", je pense que c'est une
argumentation vieille comme le monde, qui date même sans doute de l'époque
où le pays taxait les signes extérieurs de richesse.
La France est riche, et c'est un pays de riches. Et je trouve insupportable
l'idée même (et qui est celle du gouvernement actuel) de supprimer l'ISF.
Ça me fait penser à un débat sur une émission américaine vue récemment, et où
une partisane républicaine avait le toupet de dire "on ne peut pas se permettre
de protéger l'environnement, on est sur la paille." (We're broke, dans le
texte). Je trouve ça honteux, et d'une indigence sans nom quand on songe à la
manière dont vivent près des trois quarts de la population mondiale.
Perso, mon option 5, c'est de nationaliser de force toutes les entreprises
exploitant de près ou de loin les sources d'énergies fossile, et de reverser
dans les caisses de retraite tous les profits faits par ces entreprises (après
investissements), en plus de forcer ces entreprises à adopter des solutions
à faible émission de carbone sur l'ensemble de la chaîne.
Bref, ce que fait la Norvège (bailleur de fonds d'une partie de l'Europe)
depuis des années.
Quitte à ravager l'environnement, je préfère que ce soit fait pour le "bien"
commun que pour les profits de quelques-uns.
Quant aux banques, la prochaine fois qu'elles se planteront (parce qu'elles se
planteront de nouveau, vu qu'elles agissent comme si rien ne s'était passé), je
suis d'avis de les laisser se planter. M'est avis qu'on se rendra compte
qu'elles ne sont pas si indispensables que ça et que "too big to fail", c'est
une belle ânerie. Un peu comme en Belgique, on a pu se rendre compte qu'il n'y
avait pas forcément besoin d'un gouvernement qui légifère pour qu'un pays
fonctionne.
Pour les retraites, Mathieu, mon père, qui était plutôt informé sur le sujet,
et cadre supérieur dans la banque (notamment une banque d'investissement
française bien connue), a toujours affirmé que pendant l'après-guerre et
jusque dans les années 80, les caisses de retraite se sont taillées un
patrimoine immobilier colossal. Et lorsque les premières mesures sont
arrivées, ça le faisait chier de voir que les caisses refusaient de toucher
à ce patrimoine, et préféraient augmenter les durées de cotisation pour
certains régimes spéciaux, par ex.
Ben tu vois, aujourd'hui, mon petit doigt me dit que ce patrimoine est toujours
là (non, tout n'est pas passé dans la dette de la Sécu, loin de là ), et
qu'encore une fois, au lieu de le réduire et de transférer peu à peu
l'excédent passé, c'est le français moyen qui va payer.
Le clientélisme et la corruption ont mené la Grèce à sa perte, à mon avis, la
France n'est pas très loin derrière grâce à la clique à Sarko et aux
gouvernements de ces vingt dernières années.
Thom' |