| Message:
Et bien, mes aïeux, c'est la soirée ! :)
"Rome ne s'est pas faite en un jour"
L'Europe ne se fera pas en un jour
C'est évident. L'Europe avec une politique commune, ce n'est pas pour demain,
mais c'est pour après-demain. Je suis résolument optimiste sur ce point.
Parce que, mine de rien, avoir réussi le tour de force de faire abandonner
leur monnaie à une douzaine de pays, pour la remplacer par une monnaie
"transnationale", c'est déjà énorme ! (une monnaie est intimement liée à un
pays et à sa santé financière. La production de monnaie est un acte hautement
symbolique dans tous les pays depuis des siècles...)
Et, pour une fois, cette décision a eu un impact direct sur les européens :
le fait de pouvoir voyager partout en UE ou presque (et bientôt en Europe
de l'Est) sans même avoir à changer ne serait-ce qu'un centime, c'est un
progrès monumental en terme de confort et de "sentiment européen" (loin
de l'impression malsaine qu'on peut avoir lorsqu'on se ballade dans un
pays avec des dollars...)
Sur ce point, je pense que les britanniques se fourvoient lamentablement et
sont sur le point de rater le train en marche de l'Histoire.
Une Europe capable de faire cela a de beaux jours devant elle, je le crois.
Malheureusement, elle a de "trop" beaux jours devant elle. Et c'est la raison
principale des atermoiements et des ralentissements, dus, d'une part à des
mouvements à tendance nationalistes qui jouent sur la fibre protectionniste
de l'humanoide bipède moyen et, d'autre part, sur les pressions énormes exercées
(en grande partie par les US) pour empêcher un réel succès de l'entreprise.
Sans compter la pression "saine" qui vise le plus souvent possible à éviter
de foncer tête baissée dans un mur. Il faut quand même être prudent, mais
sans l'être trop...
Dernier exemple en date : la lettre signée par les huit pour appuyer la guerre
en Irak. Téléguidée par la marionnette britannique des américains, sûrement
appuyée par des promesses économiques pour les dirigeants de l'ex bloc
soviétique (qui sont tenus par les couilles dans bien des domaines, que ce
soit par nous ou par les US). Seule la signature d'Aznar m'a étonnée
(Berlusconi, de toute manière, n'attend que la prochaine occasion d'être le
petit chiot de Bush). Pour un mec pressenti à la future présidence de l'UE,
son "manque de foi me consterne". :/
Mais tout cela n'est rien. Ce sera oublié lorsque la guerre sera passée.
Comme la dernière fois déjà ... Les alliances et les amitiés volent en éclat le
temps d'un dîner, ne reste à la fin que le sentiment intime que nous sommes
tous maintenant dans le même bateau.
Il y a un siècle à peine, les messages de haine à l'égard des allemands
remplissaient les colonnes des quotidiens. La propagande était partout.
Il y a soixante ans, on se mettait sur la gueule pour la énième, mais dernière
fois.
Mais...
"Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé,
Que vos veuves de guerre ont enfin convolé,
Que l'on a requinqué, dans le ciel de Verdun,
Les étoiles ternies du maréchal Pétain,
Maintenant que vos controverses se sont tues,
Qu'on s'est bien partagé les cordes des pendus,
Maintenant que John Bull nous boude, maintenant,
Que c'en est fini des querelles d'Allemands
Que vos filles et vos fils vont, la main dans la main,
Faire l'amour ensemble et l'Europe de demain,
Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant
Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans,
On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons,
Vous l'ami des Tommies, vous l'ami des Teutons,
Que, de vos vérités, vos contrevérités,
Tout le monde s'en fiche à l'unanimité."
Quand à l'OTAN, c'est un guerrier sans ennemi depuis la chute du Mur. Et c'est
très dangereux, un guerrier sans ennemi...
Parce que de deux choses l'une, soit ça trouve un nouvel ennemi, soit ça s'en
invente un. Dans les deux cas, ça peut devenir un tyran.
L'OTAN a vécu. Elle est l'héritière d'une époque qui est morte. Et elle aurait
du mourir avec elle, transmettre ses pouvoirs à l'ONU (parce que, rappelons
tout de même que l'existence et l'action de l'OTAN ont eu pour objectif
principal pendant cinquante ans de contourner l'action de l'ONU, paralysée
par la guerre froide !)
Mais comme c'est un "outil de contrôle" des maîtres du monde (parce que, il faut
bien le concéder, les US sont actuellement les maîtres du monde. On peut
remballer l'orgueil, aucune puissance n'est actuellement de taille, que ce
soit économiquement, militairement ou diplomatiquement), il n'est pas prêt de
disparaître...
(et pourtant, quel bien fou ça pourrait faire à l'Europe, en effet)
Thom', européen citoyen du monde |
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