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Malheureusement, il y a beaucoup de différences entre l'édition classique et l'édition de jdr.
Tout d'abord, le système de distribution. Pour le jdr, soit tu passes par Asmodee, soit par Millenium, ou alors tu te démerdes et en général c'est la galère.
Et si jamais il te venait à l'idée de viser les librairies traditionnelles, alors là , c'est pire. Ca veut dire que tu mets des bouquins à disposition des librairies (quasiment en dépôt vente) et que tu acceptes de les reprendre jusqu'à un an après les avoir expédié.
Si tu as de la chance, le libraire les aura mis à un point où ils ne seront jamais regardé (y'en a chez tous les libraires, de ces coins-là ) et ils te reviendront neufs.
Sinon, environ une trentaine de personnes auront trituré le bouquin dans tous les sens, et tu peux le renvoyer au pilon.
Ensuite, le nombre. On l'a déjà dit par ailleurs, aujourd'hui un jdr qui se vend fait 1500-2000 exemplaires pour un succès. A ce nombre, tu peux obtenir des prix comme on en trouve (genre 250 francs un livre de base, voir 270 si l'intérieur est en couleurs). Pour vendre en librairie, il en faudrait plus, donc un engagement financier encore plus important.
Continuons : la publicité. Aujourd'hui un jeu marche s'il est soutenu par quelques fans et par les vendeurs en boutique. Le facteur "convention" est quasiment réduit à néant, et les pubs dans les magazines touchent que les initiés, et coûtent vachement cher (faut bien qu'ils vivent, chez Casus/Backstab).
Le prix de la pub reste toutefois inférieur aux autres médias.
Encore... la marge. Ca compte vachement pour celui qui va se faire chier à vendre un produit : combien il se fait sur un bouquin. Résultat, il faut proposer des marges énormes aux magasins pour qu'ils acceptent de mettre en avant ton produit. Dans une librairie, ils s'en foutent. Les marges sont plus petites et ils comptent au nombre. Or, c'est pas un jdr qui va faire vendre, mais plutôt le dernier Alexandre Jardin ou Umberto Eco (je sais, c'est audacieux et provocateur de les juxtaposer).
Enfin (il y en aurait d'autres, sans doute, mais je parle des trucs immédiats) : le public. On l'a redit souvent : avec un bouquin de base, je connais des tas de joueurs qui durent encore après 10 ans de jeu (Stormbringer/Warhammer). Un bouquin en 10 ans... vous vous rendez compte ? Le public visé sera probablement toujours le jeune public. Les jeux basés sur des séries ou des bouquins à succès arriveront toujours mieux à se vendre qu'une approche novatrice...
Pour terminer, je voudrais juste préciser qu'une approche en "collection" a déjà été tentée et a échoué. Je parle de "Mondes & Héros", chez Gallimard Jeunesse. Quatre jeux de rôles "complets", avec règles, écran (!), deux scénarios dans chaque, pré-tirés. Le tout pour moins de 100 francs chez les libraires...
Combien en-ont entendu parler ? Combien en ont acheté ? Moi même, je n'en ai qu'un de la série, et ils sont totalement introuvables maintenant (au pilon)... |
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