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PROUT !
L'homéopathie, c'est pas plus puissant que l'aspirine et les trucs du genre ; la seule différence est que l'homéopathie se présente sous forme plus 'naturelle' que les comprimés&co. (ce qui lui confère une très légère 'supériorité' esthétique, voire respecte plus l'organisme, mais c'est tout). Au-delà c'est en effet de l'effet placebo - un peu comme le yoga (qui ne se limite pas à l'effet placebo, certes, puisqu'il est aussi un bon exercice corporel - c'est à mon avis une des corrélations entre la pratique du yoga et de l'homéopathie) et autres méthodes de persuasion.
Par exemple, il semble que ça peut marcher pour l'eczéma et l'asthme (j'ai des amis pour qui ça a fabuleusement bien marché, d'autres non), mais ce sont des maladies partiellement psychosomatiques (même si ça ne se réduit pas à cela*) et là l'effet placebo est un facteur déterminant dans le processus de guérison.
Toute la question, loin d'être résolue d'ailleurs (et qui permet un peu à nos imaginations de croire raisonnablement en la Science Fiction), c'est de savoir quel impact a notre psychologie sur notre physiologie (et vice-versa). Par exemple, H. J. Eysenck, un psychologue, a démontré que la personnalité était souvent un facteur plus déterminant que le taux de consommation de tabac dans l'apparition des cancers (grosso modo, oeuf corse : je suis loin de connaitre les subtilités de ses recherches).
Un exemple d'intégristes de l'homéopathie (ceci dit ils ont quelques idées sympas) : "L'ère nouvelle" (<http://assoc.wanadoo.fr/lerenouvelle/pub/Les_hom%8Eopathes.html>)
Si tu veux du matériel scientifique sur la critique de l'homéopathie, va jeter un coup d'oeil aux sites sceptiques (un peu trop catégoriques dans leurs conclusions à mon goût, mais nous sommes de grandes personnes et pouvons juger de nous-même, avec les données qu'ils nous apportent).
Enfin, si tu veux, je peux te refiler les références - il faut que je les recherche et je t'avoue que ça me saoule un peu - de cet Allemand qui était au début du 20ème siècle le grand manitou de l'homéopathie et avait détruit les expérimentations cliniques qu'il avaient faites pour prouver l'efficacité de sa méthode -- parce que les résultats s'étaient révélés désastreux. Si je me souviens bien, c'était l'étude la plus sérieuse (menée selon de véritables critères de scientificité : systématiquement et quantitativement) qui ait été faite, et on n'a jamais reproduit une entreprise de telle envergure.
Ceci dit, a priori, je n'ai rien contre l'homéopathie : j'en ai même tiré les leçons que je crois nécessaires (on m'a déjà bourré - de manière totalement abusive - d'antibiotiques une fois que j'étais malade à l'étranger, et je crois bien en conserver encore quelques séquelles. Dorénavant, j'ai tendance à me renseigner encore plus sur le trucs que j'ingère). A condition qu'on ne la prenne pas pour un remède contre tout et n'importe quoi (ce que font certaines sectes, comme celle du "gène macrobiotique") et qu'elle reste appliquée à doses... "homéopathiques" !
Idem, j'ai essayé le yoga, c'est cool, mais je compte pas y investir beaucoup de temps. C'est aussi une question de caractère. Passer son temps à boire la bonne tisane à telle heure de la journée pour éviter d'avoir mal au ventre entre midi et treize heures, ou à méditer 10 heures par jour pour se sentir bien dans son corps, bien peu pour moi ! Je préfère quand même me prendre un bon vieux antibiotique (en le choisissant intelligement !) plutôt que de trainer une grosse angine pendant des semaines parce que je veux la traiter 'naturellement'.
C'est mon choix, comme dirait Evelyne Thomas, et je le partage entièrement tout en sachant que c'est tout à fait subjectif. Vive les différences !
Enfin, parce que je sais que ça va te faire plaisir :
"Tout le monde connait le célèbre livre de Cornaro dans lequel celui-ci recommande un régime austère pour avoir une longue et heureuse vie -- une vie vertueuse, aussi. Peu de livres ont été lus aussi largement ; même, désormais des milliers de copies en sont vendues en Angleterre chaque année. Je ne doute pas qu'aucun livre (excepté la Bible) n'ait causé autant de mal, n'ait abrégé autant de vies, que cette exception bien intentionnée. Pourquoi ? Parce que Cornaro confond l'effet et la cause. Le digne Italien pensait que sa diète était la cause de sa longue vie ; alors que la condition préalable à sa longue vie, qui est l'extraordinaire lenteur de son métabolisme, était la cause de son régime maigre. Il n'était pas libre de manger peu ou beaucoup ; sa frugalité n'était pas une question de "libre volonté" -- il se rendait malade lorsqu'il mangeait plus. Mais quiconque a un métabolisme rapide non seulement fait bien de manger convenablement, mais aussi en éprouve le besoin. Un disciple de notre époque, avec sa forte consommation d'énergie nerveuse, s'autodétruirait tout bonnement, s'il suivait le régime préconisé par Cornaro. Crede experto (croyez-en l'expert, n.d. ETN), j'ai essayé."
(Nietzsche, "Crépuscule des idoles", les quatres grandes erreurs, 1)
;-)
ETN
* j'insiste car je déteste les médecins psychologisants (merci Freud)... je me souviens encore de l'imbécile qui me disait que mon mal de dos était juste dû à la croissance et que c'était dans la tête - j'adore ce genre de manières culpabilisatrices qui sous-entendent que tu es une chiffe molle ! :-(
Bien sûr, il n'a aucunement rêglé mon problème : c'est en effet assez difficile de compenser une malformation des hanches (ce que j'ai appris grâce à un bon kiné, qui connaissait l'homéopathie mais n'en faisait pas pour autant la réponse à tout) par la seule force psychique... |
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