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A la première question, je crains que le bonheur ramené au niveau d'une vie soit effectivement l'amour (ou du moins, l'illusion de l'amour). On peut être heureux certains moments, vagues, pour d'autres raisons, mais de manière générale, on est forcément un jour ou l'autre rattrapé par ces bonheurs solitaires et éphémères qui prennent je pense au niveau d'une vie une forte conotation de futilité.
Il doit être possible, je suppose, pour une âme forte, de changer soi-même les valeurs fondamentales dans une espèce de système référentiel que nous héritons de notre société mais que nous pouvons un peu personnaliser par la suite. Mais cela demande des efforts surhumains et un détachement, puisqu'on devient rapidement une espèce d'anomalie aux yeux des autres. Cela les amène à proposer les pires hypothèses à ton compte, pour peu que tu aies le malheur de ne pas jouer le jeu de la société...
A la seconde question, je pense que très peu de personnes, à l'orée de leur vie, peuvent prétendre avoir réussi leur vie. Tous en ont l'illusions, et au moment où ils en prennent conscience, il est de toute façon déjà trop tard.
Alors, évidemment, ça dépend de ce qu'on appelle réussir sa vie. Mourir d'une mort non provoquée par soi-même peut déjà pour certains être une réussite (c'est ce que je vise, en tous cas, comme réussite), mais c'est encore une question d'échelles.
En tous cas, pour ce que je vois dans mon entourage, et ma famille, voir même dans la presse et les faits divers, je crois qu'une mort est presque toujours vaine et insignifiante. Voir absurde. Mais aucune mort n'a un sens (chose que les militaires et les martyrs feraient bien un jour d'essayer de comprendre).
Bref, je crois que pour la plupart, nous allons rater nos vies. Et il faut une bonne dose d'arrogance pour arriver au bout en se disant "de toute façon, ce que j'ai fait, c'est bien". Et ce privilèges ne sera possible que pour les gens sans combativité et sans ego. Car les autres finiront toujours par voir les regrets et les remords avant toute autre chose. Peut-être une métaphore de ce fameux purgatoire, mais qui se jouerait dans les derniers instants de nos vies...
Mario, back to the deprime... |