Message:
Tu n'aimes pas l'héroisme ;)
>> L'histoire, comme dans 95% des films, tient en une ou deux phrases.
>> Je devine que ce qui te gêne plus, c'est le côté manichéen de la chose.
>> Certes (bis), à ce niveau, c'est indéfendable. On apprécie ou pas, point.
>
>Manicheen ?
>
> desole, je n'ai jamais comprit le sens vrai de ce mot. Ce qui me gene dans
> l'histoire, outre la nievrerie que c'est le mechant empire et allez tous
> contre lui on va le faire tomber; c'est qu'elle trop simple. Mechant d'un
> cote, gentil de l'autre, a part un vague rebond de Vador et quelques
> trahisons ici ou la, ca reste deux camps qui se collent sur la gueule.
> De plus je dois avouer avoir horreur des super mechant qui utilisent mal
> leurs potentiels. Grosso modo ceux qui ne sont pas capablent d'ecraser un
> pauvre groupe de rebelles...
>
> la victoire de ces derniers n'est pas credibles a mes yeux, mais bon la
> c'est un genre (heroisme ? c'est pas que dans le space op...) que je n'aime
> pas.
> Un peu comme le pro Wrestling... Malgre la tatoune que se prend le gars au
> debut, tu sais qu'il gagnera a la fin.
>
Je cerne mieux ce que tu n'aimes pas.
C'est étrange, parce que c'est aussi ce qui me hérisse le poil dans certains
films : le manque de réalisme des réactions et la bêtise de certains
personnages qui ne voient pas la solution qui est pourtant évidente même
pour le spectateur lambda que je suis. J'essaye de penser à des exemples,
mais aucun ne vient, un peu fatigué de la journée de taf...
Cela dit, ça ne me dérange pas en Space Op ou en Heroic Fantasy : ça fait
partie du genre. En allant voir un film de ce type, le spectateur (j')accepte
une certaine part de conventions. Quand tu vas voir Conan, tu sais que Conan
va gagner à la fin.
Cela dit, il reste possible malgré les conventions, de faire quelque chose
de potable, voire un bon film, toutes catégories confondues ; en reprenant
l'exemple de Conan, on a là un film qui respecte les conventions de l'Heroic
Fantasy, mais qui est servi magnifiquement. Un vrai bon film.
Ce n'est pas le cas de Star Wars, qui n'arrive pas à s'élever au-dessus du
seul genre auquel le film appartient. A partir de là , pour quelqu'un comme
toi qui n'aime pas le genre, ce sera mauvais, seulement mauvais, sans rien
pour rattraper le coup. Quelqu'un comme moi qui apprécie le genre passera
sur de nombreux "détails".
> - les personnages qui changent, c'est surtout dans leurs ideologie et leur
> naivete... certes ils evoluent un peu (en meme temps cela fait un moment que
> je n'ai pas regarde Star Wars...), mais il n'y a pas de grand chamboulement,
> de deprime... de cas de conscience.
> Evidemment ca ne colle pas avec le style heroisme sauvage du space op.
>
Les traits sont grossiers, les personnages caricaturaux et sans réelle
profondeur, parce que le principal intérêt du Space Opera c'est la découverte
d'un univers, des profondeurs insondables de l'Espââaaace, pas celles des
persos.
> pour ce qui est de pas assez de temps, non. Certains film le cale en 1h30
>
Mais dans ce cas, le ou les personnages sont des rôles principaux, des têtes
d'affiche, et cette exploration du ou des personnages fait partie du noyau
du film. C'est moins possible lorsque tu as une galerie d'une douzaine de
personnages principaux à présenter.
Le Space Opera et la Fantasy sont souvent servies par une multitude de
personnages (cf. Tolkien ou Dragonlance). C'est complètement incompatible
avec le fait de faire un film avec Tom Cruise (je schématise volontairement)
Ca limite aussi les possibilités d'exploration fine des persos.
Si on passe sur le domaine 'stats', imagine que tu prennes, pour chaque
personnage d'un film comme Star Wars, le temps passé à l'image et le
nombre de répliques. Je pense que tu obtiendras le résultat suivant :
- un pool de personnages principaux qui se tiennent à quelques minutes
ou répliques près (Luke, Han, Vader, C3-PO, R2D2, Chewbacca, Leia)
- un second pool de personnages secondaires qui se tiennent aussi Ã
quelques minutes près, à distance des persos principaux et pas forcément
plus nombreux (Yoda, Obi-Wan, l'Empereur, Lando)
- une énorme réserve de personnages insignifiants
Par comparaison, regardons un film comme Minority Report (film de SF sur
un modèle plus classique), tu auras :
- un héros, qui truste l'écran et les répliques (Tom Cruise)
- une multitude de personnages secondaires avec des temps d'apparition
très variable
- une énorme réserve de personnages insignifiants
Là où je veux en venir, c'est que dans le second modèle, il est plus aisé
de faire apparaître les personnages comme profond. En fait, pour "tromper"
le spectateur, il suffit d'accumuler les cas de conscience et les pbs
psychologiques sur la tête d'affiche, et donner un semblant d'apparence
aux second rôles, sans forcément de réelle profondeur.
A la fin du film, de nombreux spectateurs seront persuadés d'avoir vu un
film avec une profondeur psychologique supérieure. Personnellement, je suis
persuadé que la profondeur ne fait pas tout, et que sont aussi intéressantes
les confrontations entre personnages / caractères lorsque tu as une multitude
de têtes d'affiche (et pas forcément l'autre modèle courant à Hollywood, le
duel).
Récemment, je discutais avec un collègue des qualités/défauts de la trilogie
de Jackson. Je me suis vu répliquer, grosso modo, que ce n'était pas un bon
film parce "faut pas déconner, c'est pas super profond, quand même".
J'en ai déduis la chose suivante :
Montre la surface à un spectateur, il ne sondera pas lui-même, aussi étendue
soit cette surface. Descend en profondeur, il criera au génie, même si du fond
de son trou il en voit moins que s'il était en surface. See what I mean ?
Bon, j'ai disgressé, parce que cela ne s'applique pas à Star Wars et plus
généralement au Space Op : la surface montrée est rarement colossale ;)
>> Je continue à supposer que tu parles des combats dans les trois premiers,
>> parce que personnellement, les combats des deux premiers épisodes, à part
>> le combat farfelu de Yoda, c'est une des rares choses que j'apprécie :)
> je ne sais pas si tu as deja fait des GN ?
> Tenir une epee, fusse-t-elle en mousse, m'a apprit a apprecier la dynamique
> d'un combat a armes blanches. Ebin les combats de Star Wars (comme ceux de
> Matrix), me degoutte de lenteur, maladresse, ineptie...
> les pirouettes, les machins retourne, les coups choregraphies et repete
> tellement de fois que ca devient evident sur l'ecran...
>
> beark.
>
Là , je défendrai quand même un peu le bout de steack en disant qu'un combat au
sabre-laser n'a rien à voir avec un combat avec Armes Blanches. Je dirai aussi
que, non, les combats avec épée de mousse ne permettent pas d'apprécier la
dynamique de ce genre de combat. Je terminerai en disant que le terme de
"combat avec armes blanches" se rapporte à trop d'armes différentes pour
pouvoir donner lieu à des généralisations.
Et pour revenir sur les combats au SL, je pense que le genre chorégraphié
des Ep I et II s'adapte justement très bien parce que les jedis sont plus
que de simples bretteurs : ils usent de leurs pouvoirs pour prévenir les
coups de l'adversaire, anticiper, réagir.
Et je pense sincèrement que la chorégraphie "visible" est alors le meilleur
médium pour rendre ça.
> De plus, ce qui me fait le plus detester Star Wars, c'est qu'avec les meme
> moyens, au meme moment, mais avec des scenaristes nettement plus adapte (de
> vrais ecrivains de SF, par exemple), ca aurait put etre tellement meilleur !
>
> Raf
>
Raf, j'ai dans ma bibliothèque un tas de bouquins de Science Fiction datant
des années 50 à 70 et qui sont de grosses daubes à côté de Star Wars. La SF
de qualité était plus ou moins en marge à cette époque là , plus qu'elle ne
l'est actuellement...
On aurait pu faire mieux ? Sans doute. On peut toujours.
Thom' |