Message:
>"Mon cher Baron, mais racontez-nous donc cette fameuse histoire
>du jour où vous sauvâtes le pays grâce à un poële à frire"
Tout a commencé dans la salle à manger du Vicomte de Branlebourg : le roi avait demandé au Duc de lui trouver un endroit discret pour y rencontrer Petrucini, un espion à la solde de la France introduit à la cour d'Italie. Lorsque je dis "Le Duc" je parle bien sûr du Duc de Valclair, mon Maître.
Le Duc m'avait demandé de l'accompagner pour l'aider à veiller à ce que tout se passe bien et je m'occupais de surveiller les domestiques. Je suis un habitué de ce genre de situation : ce n'est pas la première fois que mon Maïtre me confie ce genre de tâches.
Une chose m'inquiétais pourtant : Petrucini était un homme fourbe qui avait accepté de trahir son pays. Il détenait des informations d'une importance capitale mais n'avait accepté de les livrer qoe s'il les donnait au roi en personne. Je connais ce genre d'individu et je soupçonnais une félonnie.
Il y avait des gardes à l'extérieur et la position du chateau de Branlebourg rendait hautement improbable une attaque extérieur. Par contre le regard sournois de Petrucini ne m'inspirais pas confiance et je rageais de ne pouvoir assister aux entretiens, je errais dans les couloirs et me sentais completement inutile.
La seule activité réelle se trouvait dans la cuisine et je m'y rendais plutôt énervé.Les mitrons et les gâtes sauces couraient en tous sens. Au mépris des règles les plus élémentaires de prudence le Vicomte de Branlebourg avait fait appelle à des extras pour que les repas soient digne de son hôte.
J'observais la cheminée, désespérant de pouvoir me rendre utile. Peut être qu'à ce moment même Petrucini poignardais sa Majesté en plein coeur, ou qu'il lui tendais une coupe pleine d'un poison violent. Il est certain que mon maître donnerait sans la moindre hésitation sa vie pour son Roi mais pourrait il s'opposer à la forfaiture d'un assassin entrainé ?
J'en étais à ce point de mes réflexion lorsque je remarquais un jeune commis de cuisine qui semblait m'observer du coin de l'oeil. Il parut troublé lorsque mon attention se fixa sur lui et il se remis à l'ouvrage avec une nervosité visible.
Tous les plats étaient goutés avant d'être servi et il ne m'était pas venu à l'esprit qu'on puisse introduire quelqu'un dans les cuisines pour une autre raison mais le comportement de ce jeune homme me troublait.
Je m'approchais donc de lui mais avant même que je puisse lui poser une question, il s'empara d'un hachoir et se mis en tête de me débiter en fines lamelles.
Acculé entre une table et le bord de la cheminée je ne dut mon salut qu'à la présence d'une poèle à frire mise à réchauffer au coin du feu. Je parais son premier coup et, alors qu'il tentait de prendre la fuite, l'assomais d'un coup magistral derrière la tête.
Ce combat fut court et sans gloire... d'aucuns diraient même risible... Et pourtant...
Interrogé il avoua avoir été payé pour allumer un bûcher sur une des tours ce qui devait servir à guider le tir d'une bombarde installée non loin de là.
Ce plan avait sans doute peu de chance de réussir mais il n'en demeure pas moins que le roi aurait put être blessé, voir même tué dans cet attentat...
Je me plais donc à penser que ce jour là j'ai effectivement sauvé le pays avec une poèle à frire...
Mais le hasard m'a beaucoup aidé et j'ai fort peu de mérites. Bien peu en tout cas comparé à cette folle histoire de ferrets, de fourches et de chasse à la baleine que vous m'avez contée la semaine dernière...
Nous feriez vous le plaisir de nous la conter à nouveau ?
Caron |