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http://fr.news.yahoo.com/040218/5/3niuy.html
*La thérapie génique, dopage de demain?*
SEATTLE (AP) - La thérapie génique va-t-elle servir au dopage des
sportifs? Effectuée chez des rats pour soigner une myopathie, elle a
permis de multiplier par deux leur force musculaire et leur énergie.
Selon des chercheurs de l'Université de Pennsylvanie, à l'origine de ce
travail, la technique, indétectable dans le sang ou les urines, pourrait
bien à terme être utilisée à des fins de dopage. L'injection d'un virus
génétiquement modifié dans le tissu musculaire du rat, provoque une
croissance cellulaire rapide et peut augmenter la force, l'endurance et
la masse musculaires du rongeur.
"Ce que nous tentons de mettre au point contre des maladies pourrait
servir un jour à améliorer les performances des sportifs", a averti Lee
Sweeney, de l'Université de Pennsylvanie, lors du congrès national de
l'Association américaine pour l'avancement de la science (AAAS) Ã
Seattle.
De leur côté, les autorités sportives considèrent que le recours à la
thérapie génique trahirait l'essence du sport, une activité pour
laquelle les athlètes doivent utiliser leurs propres forces pour gagner.
L'utiliser "reviendrait à autoriser un athlète à courir un marathon en
roller", souligne Tom Murray, du centre de recherches Hastings. Selon
lui, il ne fait aucun doute que "les athlètes vont se mettre en rapport
avec Lee Sweeney" dès qu'ils auront eu vent de cette expérience.
Une attitude qui inquiète une grande partie de la communauté
scientifique: "Le sport est et devra rester un effort en rapport avec
ses propres capacités", estime Richard Pound, chercheur à l'Université
Mac Gill de Montréal et membre de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
D'après lui, les règlements internationaux interdisent déjà la thérapie
génique à usage sportif. Il espère donc que l'AMA saura contrôler son
usage à terme.
Les études ont montré que les injections dans le muscle de rats d'un
virus modifié de manière à transporter un gène particulier, un facteur
de croissance de l'insuline (IGF1), permet de les faire grossir et
d'augmenter leur force de 15 Ã 30%.
"Si cette technique était appliquée à une personne normale, sa force
musculaire augmenterait sans qu'elle ait à faire quoi que ce soit", a
expliqué Lee Sweeney. Il a également souligné que cette thérapie génique
avait été mise au point pour guérir de la myopathie et retrouver la
force musculaire qui diminue avec l'âge.
Contrairement à bon nombre des produits dopants, la thérapie génique ne
pourra pas être détectée dans le sang ou les urines. Il faudra une
biopsie de muscles spécifiques, suivie d'une analyse de l'ADN pratiquée
dans un laboratoire spécialisée. Toutefois, a ajouté Lee Sweeney, les
risques cancérigènes liés à cette thérapie étant importants, il faudra
encore des années avant qu'elle puisse être appliquée à l'homme. AP |
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