Message:
N'ayant pas la possibilité de me connecter souvent en journée j'arrive un peu après la bataille et je ne vais pas me mettre à répondre point par point à chaque message. Au lieu de ça je vais donner mon sentiment de manière générale quant au problème soulevé par Bussière.
Tout comme lui je trouve dérangeant le fait que des jeunes adolescentes (presque encore des enfants) soient utilisées par les média/maisons de disques/marques de vêtements pour faire du fric (car c'est bien ça le coeur du problème et non une prétendue libération des moeurs de plus en plus précosse) en jouant sur l'attirance sexuelle plus ou moins latente que ce type de vision est de nature à provoquer.
Notez bien que ce n'est pas la jeune fille que je blâme ici, je suis convaincu que dans sa candeur elle ne voit rien de mal dans son attitude. Le problème est dans l'inconscience ou le cynisme de ceux qui exploitent son image.
Le point soulevé par Bussière est donc tout à fait pertinant: accepter la diffusion d'images assimilant des mineurs à des partenaires sexuels potentiels, ou à tout le moins mettre en avant leur potentiel de séduction de façon tout à fait sexuée, est malsain et est de nature à afaiblir l'interdit moral et social condamnant l'insceste et la pédophilie en brouillant la ligne de démarcation entre enfant et adulte du point de vue de ce qui est admissible sur le plan de la sexualité.
Par soucis de limliter le nombre de morts sur les routes on a interdit aux publicitaies de vanter la vitesse des voitures. La protection des mineurs serait elle un objectif moins noble que la prévention routière pour ne pas mériter les même mesures ?
Evidement on touche ici à quelque chose de plus intime et de plus délicat à règlementer qui prête le flanc à des accusations de censure et retour à l'ordre moral (on l'a vu ici même) ce qui explique sans doute que le législateur hésite à attaquer ce problème.
Enfin, ce genre de spectacle n'est pas en soit une cause première ou déterminante de comportements pédophiles, je crois que nous sommes tous d'accord la dessus. Mais il participe à un estompement de la norme (expression reprise du rapport de la commission d'enquête sur l'affaire Dutroux) qui comporte un grand risque.
Et pour conclure sur un point paralèle à ce débat, je voudrait souligner que la "provocation" n'est pas un simple mot lancé en l'air. Il s'agit bel et bien d'un concept de justice pénale au sujet duquel existe une abondante jurisprudence. Le gars qui arbore ostensiblement un T-sheert FN dans une cité offre litéralement des circonstances atténuantes sur un plateau d'argent à ses aggresseurs car la victime peut effectivement porter une part de responsabilité dans le délit. |