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Un petit rêve de la nuit du samedi au dimanche:
Je suis assis sur un banc de pierres, de granit sans doute. Des milliards de petites étoiles dorées sur la surface, luisent légèrement. Mes coudes sont au repos sur mes genoux, mes mains jointes devant moi et mon regard vol par dessus mes doigts croisés, dirigé vers le feu. De gros morceaux de bois y brûlent, fleurs mangées, dévorées par la combustion. La fumée se confond avec la nuit, la pauvre lueur des flammes m’empêche de voir les étoiles. Juste à côté du feu est planté un cimeterre. A la garde de celui-ci brille un rubis. Sa couleur rouge sang reflète les flammes et semble être un petit soleil perdu sur l'horizon. Un souffle chaud ramène devant mes yeux une mèche de cheveux. Au-delà du feu, à perte de vue, le désert, je le sens, il vit et respire à travers le vent. Soufflés par dizaines de millions, les petits grains de sable transportés par la bise bruissent, roulent lentement, doucement dans un simple crissement, le simple petit bruit de la vie de cette étendu de silice. Les mouvements ondulatoires des flammes jettent des ombres inquiétantes, vivantes. De temps en temps, de petites étincelles s'envolent vers le ciel et s'éteignent à quelques hauteurs de ce feu. Dont je ne ressens pas la chaleur, à peine, quelquefois, un souffle un peu plus puissant m'apporte une bouffée tiède qui tiraille la peau de mon visage. Au moindre mouvement de mon corps, j'entends le crissement des vêtements de cuir que je porte.
Pris d'une soudaine impulsion, je me lève et saisit la garde du cimeterre, je l'arrache du sol dans un crissement, le léger bruit du sable qui reprend sa place, comblant la blessure de la Terre laissée par sa lame. D'un mouvement fluide je fais le tour du banc tournant le dos au feu, regardant l'amoncellement de rochers se trouvant maintenant devant moi. Je me dirige vers la grande pierre plate, haute de cinq à six mètres, elle semble déposée à la verticale, enfoncée dans le sol. Sur le pourtour de celle-ci, comme formant la chambranle d'une porte, ou mieux, les poteaux d’un Tori, sont gravés des runes, langage ancien, énigmatique incompréhensible, qui semble, sous la lueur des flammes, être vivant. De la main gauche je prends appui au centre de cette dalle. Je pousse le battant, un souffle puissant émane de la fissure qui apparaît la pierre. Elle se sépare en deux portes qui s'ouvrent vers l'intérieur, une brusque bourrasque d'air me repousse un comme le baiser de la mort et me fait fermer les yeux par réflexe. Je porte mon bras gauche devant mes yeux, tout en pointant le cimeterre en avant. Je ne vois rien, le souffle faire onduler mes cheveux, le sable autour de moi s'envole et vient me frôler, me toucher en plein de petits impacts. Il s'immisce partout, je sens les grains craquer sous mes dents, se coller sur mes lèvres, ma bouche est brusquement sèche.
Puis, tout s'arrête brusquement et comme le doux bruit de la pluie, la poussière retombe, fine et poudreuse. Lentement, je baisse le bras gauche, cligne des yeux, autant pour me réhabituer à l'obscurité, que pour chasser le sable qui s'était immiscé sur mes cils. Raffermissant la prise sur la garde, je pénètre dans le tombeau, il fait sombre. Au moment où je passe le seuil, une rangée de torches s'allume de proche en proche, faisant apparaître un couloir taillé dans la roche. J'avance et au fur et à mesure de mes pas, chaque torche que je dépasse s’éteint. Après une dizaine de pas, la porte se referme et lorsque le bruit sourd du verrouillage de celle-ci retentit les torches s'éteignirent me laissant dans le noir.
EX-BARTAB |
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