| Message:
Bon, nouvelle tentative, parce que je n'aime pas faire des réponses comme ça.
Pour ce qui concerne le cercle qui nous intéresse, je te conseille la lecture de "la sphère de Pascal" de Borges que tu trouveras dans les "enquêtes" ; voir, après, de l'Espace Furieux de Valère Novarina, qui a questionné le concept en une pièce de théâtre absolument fabuleuse (et, généralement, je n'emplois pas le superlatif). Pour dépasser la simple remarque polémique qu'étais cette phrase je voulais rebondir sur un passage de Baudrillard que je te recopie:
" Pour Kepler, l'univers était éternel - pas de Big Bang originel, pas d'origine du tout, sinon par décret indéchiffrable (la question : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ne se pose pas à la conscience religieuse, elle ne se pose qu'à la conscience impie). Dans ses étoiles, dans ses planètes, dans ses ellipses, l'univers est fixe et immuable. En fait, l'univers est une cérémonie : son déroulement sert de modèle au déroulement microscopique de nos vies et de nos pensées.
Voilà pour Kepler.
Aujourd'hui nous n'y croyons plus. L'univers n'est plus éternel, il est né avec le Big Bang, et il est en expansion continue (ou en récession virtuelle, selon sa masse). Cela, les faits le disent, et infirment la vision de Kepler. Rétrospectivement, nous comprenons que Kepler ne pouvait penser le monde que fixe et éternel, à l'image du monde religieux qui l'entourait. Cette nécessité même faisait que sa vision était fausse.
Qu'en est-il de la nôtre? La nôtre est vraie, parce qu'elle correspond aux faits, et que les faits sont notre religion. Mais nous ne pouvons pas davantage penser le monde autrement que nous le faisons, c'est-à -dire en expansion, que Kepler ne pouvait le penser autrement que fixe et éternel. Devant cette égale nécessité, qu'est-ce qui nous assure que nous ne faisons pas que penser notre monde avec la même véracité, la même sincérité, mais sans plus de vérité?"
Je ne répondrais pas à cette question, purement rhétorique par ailleurs, seulement je me dis que lorsque l'univers était "fixe et immuable" la divergence était possible (certes passible de bucher, question et autres joies de ce genre, m'enfin). Tandis que le monde du fait est un brin plus totalitaire. C'est tout, et ça ne sert pas forcèment à grand chose... il faut bien le dire.
SBA |
Forum 
