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La seule chose qu'on pourra vraiment dire de ce personnage c'est qu'au bout de 50 ans de vie politique il finit par être considéré comme crédible...
Je me relis et me dis, finalement, que cela ne dis pas grand chose de lui, mais plutôt de l'évolution "du politique" (puisqu'on en parle, autant user des formules consacrées), et de la façon dont on a décidé, après tout ce parcours, de l'utiliser.
Il me semble que notre chère cinquième n'est rien d'autre que l'histoire du "comment on va traiter l'image du populiste pour rester entre nous?". Notre cher Le Pen (on peut dire cher car il fait partie de notre panthéon républicain, même si c'est le côté obscur du panthéon, il n'en reste pas moins panthéonisable. je vous rappelle dans cette parenthèse qu'on trouve la première occurence de son nom dans les mythologies de Barthe(1957 !), notre cher Le Pen, donc, va peut-être, à la fin de sa carrière d’homme de main, finir par être pardonné. Pas encore à ces élections (encore que… qui sait), mais aux prochaines, dans cinq ans, il sera tout à fait mur pour le pardon (encore une fois quand je dis « lui » c’est plutôt à « nous » que je pense, au « nous » grégaire…). Les générations qui auront couru dans la rue en se tenant par la main, en chantant de tout leur lyrisme que la bête immonde était de retour, seront déjà un peu plus vieilles, plus habituées ; les troubles n’auront fait qu’augmenter en « zones sensibles » ; tout sera prêt pour le faire sénateur, voir, pourquoi pas après tout, ministre. Il pourra ainsi finir sa vie de bouc émissaire comme peu l’ont finit.
Parce que finalement, après tout… elles sont bien docile les populations de l’an 2000. Plus besoin de repoussoir pour les inciter à être citoyen. La machinerie idéologiquement neutre fonctionne si bien qu’il n’est plus nécessaire d’entretenir un illusoire ennemi à la paix de nos cimetières, du moins plus pour longtemps. Et puis il ne sert de rien de s’agiter, Maman Ségolène est là pour nous bercer…et elle n’aime pas que l’on s’agite pendant la sieste de l’après-midi. On aura assez de la récréation de l’entre-deux tours pour crier tout notre saoul.
Shiran |