| Message:
Hug,
J’ai eu une sorte de révélation ce weekend.
Je me suis rendu compte que je me renfermais un peu plus chaque jour. J’ai trouvé une zone de conforts avec quelques amis qui me prenaient comme je suis et je m’y limitais.
Résultat je suis incapable d’avoir des relations avec 90% des gens. Sorti des gens avec qui j’ai des références culturelles communes (exemple type : les pandas), je me sens paumé comme au milieu de la jungle zulu. Même au milieu de cette zone de confort je m’impose des limites absurdes pour me protéger. Je me cache parce que j’ai peur. Et bien à bientôt 25 ans, il est temps d’arrêter d’avoir peur, alors voici la première étape de ma petite révolution à moi : Qui suis-je ?
Je m’appelle Matthieu. Quand j’avais 3 ans mon père a trompé ma mère et ils ont divorcé. Allez voir l’avocat avec eux est mon deuxième souvenir (le premier c’est avoir laissé tombé un croissant par terre, allez comprendre). Depuis je suis l’archétype du fils de divorcé. J’ai toujours peur que les gens m’abandonnent et ai tendance à sortir de ma vie les gens qui deviennent trop proche, car ils risquent de me faire mal. Je suis aussi quasiment incapable de parler de moi, car j’ai peur que quelqu’un qui me connaisse me rejette.
Chaque fois que la situation se présente je change de sujet ou me défend avec une blague. Ce qui marche très bien au point ou je me suis rendu compte ce weekend que je ne savais même plus moi-même qui j’étais. Ca parait con, mais j’étais incapable de dire avec des mots quelle genre de personne j’étais et ce qui me faisait vibrer.
Donc moi. J’ai trois passions dans la vie : le jeu, les histoires, l’information. J’adore jouer sous toutes ces formes : carte, plateau, JDR, poker, jeux-vidéo. Je préfère les jeux coopératifs car je ne suis pas très doué pour la confrontation (dans la vie je cherche plutôt à l’éviter). Les histoires c’est un bon scenario, un bon roman, une bonne série ou un bon film. Ou même une bonne anecdote ou un bon ragot.
L’information, c’est un gros pot pourri. J’adore suivre l’actualité et essayer de lire entre les lignes. Je lis un peu de tout : une biographie, un livre de vulgarisation scientifique, un bouquin sur l’économie, un bouquin sur les pilotes d’avion et le business des compagnies aériennes … Je suis quelqu’un de curieux. Du coup j'ai un avis sur beaucoup de chose, on me trouve donc souvent un peu hautain (ironiquement ma ville de naissance s'appelle Autun).
En tant que personne je suis plutôt solitaire. J’aime bien rester chez moi et faire des trucs, je peux passer un weekend tout seul sans ressentir de solitude. J’apprécie voir mes amis en petit groupe. Je ne me sens pas à l’aise dès qu’il y a plus de 10 personnes (à moins que je connaisse tout le monde). J’ai toujours peur de rencontrer des gens que je ne connais pas (peur du rejet). Dire que je suis timide est peut être un euphémisme.
Ah oui je n’ai jamais vraiment été heureux aussi . J’étais malheureux gamin, en dépression légère après et maintenant … neutre. Ni heureux, ni malheureux, j’ai réussi à mettre la malheur à la porte en neutralisant mes sentiments. Le seul qui semble ressurgir de temps en temps est l’espoir, j’y reviens après.
Mon père ayant changé de ville après le divorce, je ne le voyais que pendant les vacances. Pendant six ans il avait quasiment une amie différent à chaque fois, ce qui a quelque peu perturbé mes repères en matière de couple. Je suis incapable d’envisager une relation simplement. Je suis toujours la peur au ventre entre deux idées : elle ne va pas t’apprécier et finir par te rejeter ou tu ne vas pas la supporter et la jeter, comme ton père.
Ca part plutôt mal vu comme ça, mais il y a quand même un moteur qui m’incite à aller au casse-pipe : l’espoir. Régulièrement une petite partie de mon cerveau prend le pouvoir, enferme le reste à double tour et me dit : « Paupaul, tu y vas maintenant ». Alors j’y vais. Timidement, maladroitement, mais j’y vais. Bon ça ne s’est jamais bien fini jusque là et après quelques gamelles, l’espoir finit enfermé à son tour.
Il y a surement plus à dire, mais ca suffira pour un premier pas.
La tout de suite maintenant, je suis étonnamment calme. J’ai pensé faire ce message hier soir (j’ai beaucoup d’idée et de courage au chaud sous ma couette). Et ce matin, je me suis dit : pas possible, c’est ridicule, égoïste. Bref, je cherchais une excuse. Mais je me suis lancé quand même et au fur et à mesure je me suis calmé. Je ne tremble presque plus.
Merci à tous ceux qui ont lu jusque là . :) |
Forum 
